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11.2 – Brésil – Iguaçu
This is my site Written by admin on 26 août 2017 – 15 h 27 min

En arrivant à Foz do Iguaçu, la petite ville construite autour des chutes, je lançai donc mon périple de 10 jours au Brésil. Le passage du Pont de l’Amitié signifiait ainsi que je devais changer de langue, et me débrouiller dorénavant en portugais. Certes, j’en avais appris quelques mots au Portugal quelques temps auparavant, mais entre la fatigue, l’accent, et mon absence de guide linguistique, j’appréhendais un peu. Car bien évidemment, quand on est en Amérique Latine, trouver quelqu’un qui parle anglais tient de la gageure. Comme les français, les sud-américains ont l’impression de parler des langues « mondiales », et ne font pas beaucoup d’effort pour en apprendre d’autre. C’est vrai bien sur pour les pays hispanophones, mais également pour les Brésiliens.

Car malgré tout notre chauvinisme, plus de personnes parlent le portugais comme langue maternelle (200 millions) que le français (environ 130 millions). Et se balader au Brésil sans en maîtriser la langue n’est donc pas toujours facile. Par chance, le réceptionniste de l’auberge de jeunesse compris tout de suite la phrase que j’avais apprise par cœur en portugais pour demander « un lit en dortoir pour une nuit ce soir », et je n’eu donc pas à m’aventurer d’avantage sur cette voie. Surtout que je l’entendis répondre dans un anglais parfait au voyageur d’après, ruinant ma théorie des Brésiliens qui ne parlaient que portugais !

Le lendemain, départ tôt le matin pour aller visiter ces fameuses chutes d’Iguaçu. Je dois l’avouer, j’avais peur d’être un peu déçu. Les chutes sont parait-il plus belles du côté argentin, j’avais déjà vu les sublimes chutes de Victoria, et je craignais que l’invasion touristique ne dénature le site. Tout ceci était vrai, mais ce fut quand même un moment magique. Un moment où l’âme d’enfant reprend le dessus sur l’homme un peu blasé, et où l’émerveillement devant la beauté de la nature emporte tout sur son passage.

Tout d’abord, voir les chutes ça se mérite. Il faut prendre 2 bus, payer très cher l’entrée, et marcher de longues minutes sur des chemins tortueux. Il faut également avoir pensé à prendre un poncho, protéger son sac, et accepter de finir trempé quoi qu’il arrive. Il faut slalomer entre les touristes japonaises, se défendre contre les animaux qui veulent voler votre nourriture, et attendre patiemment une ouverture pour pouvoir doubler les Américains obèses. Mais il est malgré tout possible d’oublier tout ça, et de se sentir seul au monde avec les chutes.

Déjà, on ne voit qu’elles en marchant. Car les « Chutes d’Iguaçu », c’est un ensemble de 275 cascades formant un front de 2,5 km de long. Ensuite, parce qu’on n’entend qu’elles. Des quantités inimaginables d’eau qui se déversent en chute libre sur des dizaines de mètres de haut (90m pour la plus haute, presque 2 fois la taille de l’Arc de Triomphe !), faisant un bruit assourdissant quand on s’en approche. Enfin, parce qu’on les ressent. Un tel volume d’eau sur quelques kilomètres carrés, ça crée forcément un microclimat. L’eau s’évapore, engendrant une brume parfois presque opaque, et faisant baisser la température. Le taux d’humidité frôle les 100%, donnant l’effet d’un crachin breton même très loin des chutes.

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Et surtout, les chutes ont quelque chose d’hypnotisant. La verte jungle se mêle au bleu du ciel et au blanc de l’écume. L’eau est presque orange en raison des boues qu’elle charrie, et rien ne semble pouvoir la dompter. Elle fait trembler la terre, et ressemble à un monstre qui rugit sans jamais s’arrêter. Pas étonnant que la plus haute cascade s’appelle « la gorge du Diable »…

Clou de la visite, une petite passerelle permet de s’aventurer au cœur de l’une des cascades, où la brume est telle que l’on se croirait dans un nuage… et où il fait tellement humide qu’il est impossible de sortir son appareil photo !

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En voyant une telle démonstration de force, on ne peut s’empêcher de se sentir tout petit face à la nature. Je n’ai pas pu non plus m’empêcher de penser à la fragilité de cette belle nature d’une part, mais aussi à tout l’intérêt que l’homme pourrait avoir à dompter cette énergie colossale. Par chance, j’allais pouvoir poursuivre ces réflexions  l’après-midi même avec la visite du pharaonique barrage d’Itaipù.

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