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8.1 – Nouvelle Zélande – Côte ouest
This is my site Written by admin on 5 janvier 2011 – 10 h 31 min

Être en Nouvelle Zélande, c’est vraiment être à l’autre bout du monde. L’Australie, déjà, me semblait très isolée: Bali, l’une des destinations les plus proches, est à 6 heures d’avion de Sydney! Mais que dire alors de la Nouvelle Zélande? Archipel perdu dans le Pacifique, la Nouvelle Zélande n’a pas un voisin à moins de 2 000km de distance. Et encore, à part l’Australie, ces voisins sont minuscules: Fidji, Nouvelle Calédonie, Tonga, Iles Cook. Conséquences directe d’un tel isolement, se déplacer est très compliqué. Mon vol entre Melbourne et Christchurch a ainsi duré près de 4h….

Mais quel vol! Christchurch, ma première destination en Nouvelle Zélande, est située à l’est de l’Île du Sud, l’une des 2 grandes îles du pays avec… l’Île du Nord. Les premiers explorateurs Européens ne se sont pas vraiment compliqué en nommant ces territoires… En tous cas, arrivant de l’ouest, j’ai eu la chance de survoler la grande chaîne de montagnes de l’Île du Sud, avec ses paysages à couper le souffle. En effet, la Nouvelle Zélande c’est avant tout ça: un petit pays certes (4,5 millions d’habitants), mais possédant des espaces naturels parmi les plus beaux du monde. Popularisés par le film Le seigneur des anneaux, les montagnes, lacs, volcans, rivières et autres glaciers du pays sont désormais connus dans le monde entier. En outre, protégés par la faible population néo-zélandaise et par l’éloignement extrême du pays, ces trésors naturels restent pour la plupart sauvages et peu abîmés par les touristes.

D’ailleurs, en arrivant, à Christchurch, j’ai également compris que les Néo-Zélandais avaient conscience que la nature faisait partie de leurs principaux atouts, et qu’ils comptaient bien la préserver. Des vrais fous d’écologie! A l’aéroport, les douaniers étaient encore plus pointilleux qu’en Australie, et ont même vérifié qu’il n’y avait pas de bout de terre coincé sous mes chaussure de marche. Mais le plus impressionnant, c’était le tri sélectif: dans chaque auberge 4 poubelles différentes côtoyaient des affiches expliquant comment avoir la « green attitude ». Avec un peu de chance, la Nouvelle Zélande restera un paradis naturel encore longtemps.

Le premier jour de visite, j’ai pris le train « Tranzalpine » reliant Christchurch à Greymouth. Considéré comme l’un des plus beaux voyages en train au monde, l’itinéraire emmène d’une côte à l’autre de l’Île du Sud en traversant les montagnes. En arrivant d’Australie, le choc est impressionnant. Les immenses montagnes déchirent le paysage, les lacs sont d’un bleu saisissant, et les rivières dévalent les pentes avec une énergie inouïe. Le soleil aidant, les paysages étaient vraiment magnifiques. Enfin, j’ai eu un petit bonus lors de mon voyage. Mon wagon était en effet rempli quasi exclusivement de touristes Chinois! Et dieu sait que c’est assez spécial de voir des Chinois en voyage: ça rit, ça crie, ça mange, ça tchatche, etc. Et ça s’arrête au milieu du voyage en train pour partir ailleurs en gagnant du temps! Un petit aperçu de la mondialisation du futur…

En arrivant à Greymouth, je suis parti faire une visite guidée de la brasserie locale. Une petite brasserie qui ne paye pas de mine (certaines opérations ne sont même pas encore automatisées), mais une brasserie de qualité à en juger par notre capacité d’absorption lors de la dégustation gratuite à la fin de la visite. Autant dire que le dîner juste après fut le bienvenue! Lors de se dîner, nous avons également eu vent du drame se jouant à seulement quelques kilomètres de là. 29 mineurs venaient d’être enfermés dans une mine des environs de Greymouth, en raison d’une explosion de gaz. Cette région de la côte ouest de la Nouvelle Zélande est faiblement peuplée, et tous les habitants semblaient connaître quelqu’un enfermé dans la mine. La plupart évoquaient d’ailleurs le sauvetage « miracle » survenu un peu plus tôt au Chili, en espérant une issue aussi favorable. Hélas, le propre des miracles est qu’ils sont exceptionnels, et ces mineurs Néo Zélandais n’auront pas eu cette chance. En effet, une deuxième explosion survint bientôt, suivie plus tard d’une troisième et d’une quatrième, balayant les maigres espoirs qui restaient. L’intérieur de la mine était d’ailleurs tellement dangereux que les secours ont fini par sceller complètement l’entrée. Tout au long de mon voyage au pays du « long nuage blanc », cet accident a été le principal sujet de conversation: hôteliers, conducteurs de bus, simples passants, couvertures des journaux, tous parlaient des dernières nouvelles de la mine. Quand tous les espoirs ont été abandonnés, les drapeaux ont également été mis en berne dans tous le pays.

De façon plus réjouissante, je suis parti le lendemain vers le glacier « Franz Joseph », à quelques heures de bus de Greymouth. C’était ma première expérience de randonnée sur un glacier, mais j’en ai été vraiment ravi. Balayé en permanence par les vents de l’ouest, le glacier est l’un des plus bas se trouvant dans une zone tempérée. Celui-ci, constitué d’une vaste langue de glace formé par des quantités de neige compactée, se situe en effet à peine à 300m au dessus du niveau de la mer! Ou en tout cas c’est le cas aujourd’hui, car il y a quelques milliers d’années le glacier descendait beaucoup plus bas dans la vallée. Inévitablement la question de la responsabilité du réchauffement climatique a été posée, mais les guides du glacier étaient au mieux circonspect. Le guide de l’autre groupe a même carrément annoncé qu’il ne croyait pas du tout au réchauffement climatique! Il faut dire qu’en habitant au pied d’un glacier toute sa vie, la différence doit être difficile à sentir… La guide de notre groupe, une Néo Zélandaise née dans la vallée également, a de son côté expliqué que le glacier suivait des cycles longs qui ne semblent pas être perturbés pour l’instant. Au début du XXème siècle, le glacier s’arrêtait d’ailleurs beaucoup plus haut, et a depuis presque doublé de taille. Un élément de plus dans la controverse sur l’existence de ce fameux réchauffement climatique qui, s’il semble relativement logique au vu de tout le CO2 envoyé dans l’atmosphère, est très difficile à prouver empiriquement en raison de l’extrême complexité du climat. Comme le dit si bien un certain Xavier B., mieux vaudrait remplacer l’expression « réchauffement climatique » par « dérèglement climatique », ce sera plus facile de convaincre les opinions publiques! Enfin, pour terminer sur ces considération météorologiques, voici une petite anecdote sur le début de l’expédition: juste avant d’arriver au pied du glacier, nous avons du marcher 15mn au travers d’une… forêt tropicale! Eh oui, en Nouvelle Zélande les lianes côtoient les glaciers, et la végétation tropicale semble surmonter le froid des hivers grâce aux 4m de pluie qui tombent chaque année dans la région (rappel: Brest = 0,9m de pluie par an!). D’ailleurs, le terme français de forêt tropicale semble être une mauvaise traduction du mot anglais « rainforest », qui lui suggère des précipitations élevées mais pas forcément des hautes températures. Du coup, je suis allé chercher dans un dictionnaire Québécois une traduction plus exacte. Malgré toute ma bonne volonté, je ne me suis pas résolu à employer le terme de « forêt ombrophile », mais je dois avouer que j’ai bien rigolé…

Une fois les quelques collines de gravier franchies, il était temps de mettre les crampons. Et c’est parti! Une fois que l’on s’est habitué au style de marche, monter un glacier est vraiment très agréable. Les couleurs sont magnifiques, et la sensation de liberté est assez grande. Si nous devions suivre un chemin balisé, celui-ci doit être adapté en permanence: sur la glace pas de point fixe ni de barrière de sécurité! Ainsi, lorsque la pente se fait trop raide, le guide de chaque cordée doit retailler à la pioche les marches de l’escalier. Et lors des passages dans les grottes, mieux vaut trouver de bonnes prises. Toutes les nuances de bleu sont présentes, en particulier le bleu profond caractéristique des glaces de haute montagne. Arrivés tout en haut, la guide nous a expliqué que le glacier se renouvelait en fait en permanence, la neige des sommets descendant petit à petit vers la vallée, avant de fondre et de disparaître dans la rivière. Dès lors, bien qu’âgé de près de 20 000 ans, le glacier n’est formé que de glaces vieilles au plus de 100 ans. Un peu comme l’humanité en somme. A la fois si puissant et si fragile…

Le lendemain, départ pour la « capitale mondiale de l’adrénaline », Queenstown. Une ville qui mérite bien son nom!

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One Response »

  1. Basile, je te donne une mission : convaincre cécile d’aller faire notre prochain voyage en Nouvelle-Zélande !

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