Le lendemain de mon arrivée a été consacré en entier à l’INSEAD, et à « l’open day » de ma promotion sur le campus de Singapour. Ça a d’ailleurs commencé fort: à peine sorti du métro j’engage la conversation avec un autre futur élève. Il était français (il faut le faire), et avait un parcours un peu particulier: à 29 ans seulement, il était depuis quelques années le propriétaire-gérant d’un restaurant transmis de génération en génération du nom de.. « La Tour d’Argent »! Nous nous sommes tout de suite bien entendu, et je lui ai fait une grosse pub auprès des autres élèves tout le reste de la journée

Et cela ne faisait que commencer. Après une entrée en matière du Doyen, nous avons fait un tour du campus, regardé une présentation de ce qui nous attend, et posé plein de questions à des élèves actuellement dans le programme. Puis, on nous a tous regroupé pour une photo qui nous a été distribuée dans l’heure. L’efficacité Singapourienne… Enfin, nous sommes parti dîner dans un restaurant niché dans un grand jardin, en compagnie d’anciens élèves qui nous ont raconté leur parcours et la vie à Singapour.

Mes impressions? Les locaux de l’INSEAD à Singapour sont superbes, et s’intègrent très bien à la ville. Les profs ont l’air super bons, le service carrière est très pro, et le doyen à l’air de savoir exactement ce qu’il veut faire de l’école. Mais la vraie force de cette formation reste ses élèves. Déjà, la diversité des parcours personnels et professionnels est hallucinante. En théorie, plus de 80 nationalités sont représentées, et aucun pays ne représente plus de 10% des élèves. En pratique, la fragmentation semble encore plus forte, surtout si l’on tient compte de ceux qui ont jusqu’à 3 nationalités différentes, ou qui à la question « where are you from? » répondent par un éclat de rire tellement c’est compliqué à décrire. Comment expliquer par exemple qu’on est Maroco-Japonais, ou Libano-Italo-Egyptien? Tout cela donne foisonnement de couleurs, d’expériences (au moins 50% des élèves commencent par dire « j’ai un parcours un peu atypique pour l’INSEAD »), et de points de vue donnant finalement raison à la devise un peu grandiloquente de l’école: « The Business School for the World ».

Cependant, ce qui m’a le plus frappé chez ces futurs élèves, c’est surtout leur capacité d’analyse. Beaucoup sont vifs d’esprit, font des blagues, connaissent beaucoup de choses, etc. Au début, j’ai « networké » (lol) avec ceux qui paraissaient les plus fun, extravertis, etc. Mais très vite je me suis rendu compte que ceux qui paraissaient timides étaient en fait juste un peu plus réservés, et que la plupart avaient également des capacités d’analyse impressionnantes… et que tous après quelques verres en boite pouvaient être très drôle aussi! Surtout quand ladite boite est perchée au 70ème étage d’une tour ultramoderne avec vue sur tout Singapour, le soir d’Halloween…

Et n’oublions pas les « partners ». Ce mot si anglo-saxon, permettant d’englober les conjoints, les concubins, les relations du type « it’s complicated », et même les enfants, est un statut à part entière à l’INSEAD. En effet, faire un MBA est une décision qui se prend souvent à 2, et c’est indispensable étant donné les complications et les sacrifices que cela implique. Parmi les partners ayant fait le déplacement, nombreux étaient ceux qui étaient d’une nationalité différente de leur moitié, et tous semblaient également très brillant: j’ai même découvert en toute fin de journée que l’un des types les plus marrant était en fait un partner…

En bref, tous ces gens semblait bien être à la fois le groupe de personnes le plus « ridiculement diversifié » que j’allais être amené à fréquenter, mais également l’un des plus talentueux. L’INSEAD semble tenir toutes ses promesses, et j’ai vraiment hâte de commencer… Vivement le début des cours en janvier à Fontainebleau, et les 2 mois que je devrais passer à Singapour un peu plus tard!