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9.1 – Chili – Le jour le plus long
This is my site Written by admin on 26 août 2017 – 14 h 25 min

Mon départ de Nouvelle Zélande a été un peu compliqué. Pour commencer, mon vol pour le Chili a été retardé de plus de 6h, ce qui fait que j’ai patienté près de 9h dans l’aéroport. De plus, l’hôtesse de la compagnie aérienne a été d’une incompétente et d’un manque de politesse rare, au point que j’ai pour la première fois de ma vie envoyé une réclamation auprès de la compagnie en question (Quantas). Enfin, j’ai comblé une partie de ces 9h d’attente en regardant le film Australia, et ce fut un vrai supplice. Le film durait près de 3h, était vraiment mauvais, et n’était ni en VO ni même en VF, mais en Espagnol (!) Malgré tout, voir Nicole Kidman baragouiner en espagnol un script pathétique entre 2 annonces de l’aéroport de Auckland avait un côté tellement décalé que j’ai presque passé un bon moment…

Et ce retard a eu un autre avantage. Pour le comprendre, il faut savoir que j’étais sur le point de  prendre un vol qui allait symboliser mon tour du monde, et que je n’aurai peut-être jamais l’occasion de reprendre de ma vie: un vol trans-pacifique. Un vol qui allait me faire passer de l’autre côté de la carte du monde. Le moment où chaque kilomètre parcouru ne m’éloignait plus de la France, mais au contraire m’en rapprochait. Ce vol allait également me faire passer au dessus de la ligne de changement de date, ce qui crée toujours des situations loufoques. En l’occurrence, ce changement d’espace-temps a fait que mon 1er décembre 2010 a duré non pas 24h ni même 48h, mais exactement 40h. Et ces 16h de retard ont eu quelque chose de magique : elles m’ont permises d’assister à 2 couchers de soleil le même jour! Le deuxième était d’ailleurs assez joli, admiré depuis les bords de la rivière Mapocho de Santiago du Chili.

Cependant, ce point de poésie mis à part, mon séjour au Chili n’a pas été de tout repos. Mon jour le plus long s’est d’ailleurs prolongé un peu plus que prévu, et je m’en serais bien passé. Le soir de mon arrivée, j’étais un peu perdu. Je venais de changer de continent, de langue, de niveau de développement, et le décalage horaire (8h) jouait à plein. Je ne savais plus vraiment quel jour on était, si c’était l’heure de manger ou de dormir, et j’avais du mal à aligner plus de 3 mots en espagnol. J’étais très fatigué (j’avais peu dormi dans l’avion), et je me suis donc mis au lit à minuit heure locale avec un grand plaisir. Cependant, vu que cela correspondait à 16h pour la Nouvelle Zélande, je me suis réveillé à 4h du matin, sans parvenir me rendormir. J’ai donc passé ma première journée dans un état semi léthargique à lire, écrire, et rattraper mon retard sur les récentes victoires du PSG (en 2010, le PSG n’avait pas encore été racheté par un fonds du Qatar, et chacune de ses victoires constituait alors un évènement !)

Le soir, j’ai retrouvé Rita, une Portugaise de ma promo à l’INSEAD, ainsi que ses amis. Rita est une fille très sympa ayant passé les 6 mois précédant l’INSEAD dans une ONG à Montevideo en Uruguay, et nous nous sommes tout de suite bien entendu. Ses amis étaient également sympathiques, et nous sommes tous parti dans un resto où l’on dansait la Cuenca, une danse typique chilienne. J’avais assez peur de tomber dans un attrape touriste, mais le resto s’est finalement révélé assez sympa, et c’était les clients (tous des Chiliens) qui dansaient par couple en agitant des mouchoirs blancs. Étant épuisé, et devant me lever tôt le lendemain pour partir avec eux à Valparaiso, je suis rentré un peu plus tôt à l’auberge dans un taxi où le chauffeur m’a parlé de Zidane tout le chemin. Je me suis effondré vers minuit, en me disant que j’allais enfin pouvoir récupérer du décalage horaire. Que nenni… Vers 2h du matin, j’ai été réveillé par des hurlements, et par la lumière de ma chambre que l’on allumait et éteignait en permanence. J’ai fini par comprendre que c’était une équipe de foot venue d’Argentine qui avait réservé tous les autres lits de mon dortoir, et que je n’étais pas près de me rendormir. J’ai rarement vu des gens manquer autant de respect, mais vu l’état dans lequel j’étais et la difficulté que j’avais à comprendre leur espagnol, je n’étais pas vraiment en mesure de les faire taire. Quand les choses se sont calmées (vers 4h), impossible de me rendormir jusqu’à 6h, pour un réveil à 7h30 pour partir à Valparaiso. On peut dire que j’étais frais…

Après une journée bien remplie (cf. post sur Santiago & Valparaiso), je suis rentré à l’auberge vers 1h du matin pour une bonne nuit de sommeil. Enfin, disons jusqu’à ce que le réceptionniste déboule dans mon dortoir vers 2h du matin, allume la lumière, et fasse un bruit fou. Quand je lui ai demandé ce qu’il faisait là, il m’a expliqué que c’est les seuls toilettes disponibles dans l’hôtel. Enfin, les plus « disponibles » puisque c’est la seule chambre où il n’y avait qu’une seule personne. Quand je lui ai demandé en râlant pourquoi il n’y avait pas de toilettes ailleurs, le réceptionniste s’est rendu compte de la situation, et m’a dit d’aller dans l’autre partie du dortoir, où l’on pouvait dormir sans être gêné. Au passage, il m’a dit qu’il me ferait aussi une nuit gratuite (ce qui est toujours bon à prendre). Cependant, après cet incident, j’ai une fois de plus eu un mal fou à me rendormir, tant est si bien que je n’ai encore dormi que quelques heures cette nuit là…

Et ce n’était pas fini! Le lendemain comme le surlendemain, après avoir visité Santiago, je me suis couché fourbu et bien décidé à faire la grasse matinée, mais pas moyen de dormir plus de 4h. Ces fois ci, pas de problème extérieur ni de voisin hystérique, mais juste une impossibilité à dormir longtemps et à me rendormir après un réveil. Le plus curieux est que j’ai retrouvé un cycle de sommeil tout à fait normal dès mon arrivée au Paraguay, et jusqu’à la fin de mon voyage. Le Chili restera donc pour moi comme le pays du jour le plus long!

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