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7.4 – Australie – Melbourne
This is my site Written by admin on 19 décembre 2010 – 0 h 42 min

En arrivant à Melbourne, j’avais déjà nombre d’informations sur la ville. Au cours de mon voyage, une foule de personnes m’en avait déjà parlé, me décrivant son style, son état d’esprit, et sa féroce rivalité avec Sydney. Car, un peu comme l’ESSEC avec HEC, Melbourne a la mentalité du n°2 qui cherche furieusement a devenir n°1… Et cette volonté farouche de dépasser Sydney fait naître une énergie et une créativité extraordinaire!

Numéro 2, Melbourne l’est pourtant sur un certains nombre de critères. Par la taille de sa population tout d’abord, avec ses 4 millions d’habitants contre 4,5 millions pour Sydney, qui paraît grandir suffisamment vite tous les ans pour rester un peu devant. Par la date de sa fondation, ensuite, puisque Sydney a été créée en 1788, tandis que Melbourne ne fut fondée qu’en 1835, après même Brisbane et Hobart. Pourtant, Melbourne possède de vrais atouts pour revendiquer un statut à part. Déjà, la ville a été créée par Batman. Ce n’est pas une blague, c’est vraiment un certain John Batman qui a fondé Melbourne! L’histoire raconte d’ailleurs que celui-ci a acheté 250 000 hectares de terrain à l’embouchure de la rivière Yarra en échange de quelques couteaux et couvertures, ce qui montre s’il en est besoin le rapport de force des colons avec les aborigènes…

Comme pour rattraper son retard, Melbourne a alors grandi de façon exponentielle. En 1851, un événement y a beaucoup contribué: des pépites d’or ont été découvertes dans les rivière des environs, lançant une frénétique ruée vers l’or dans toute la région. D’Angleterre, mais aussi de Chine ou d’ailleurs, des milliers d’hommes et de femmes accoururent vers Melbourne et le reste de l’état de Victoria pour tenter leur chance. Melbourne connut alors l’une des plus rapides croissances de l’histoire, et finit même par dépasser Sydney en 1865, soit à peine 30 ans après sa création! En 1880, la ville était à la pointe de la mode, et regorgeait tellement de théâtres, hôtels et galeries d’art qu’elle fut surnommée « Marvelous Melbourne ». Pourtant, la fin de la ruée vers l’or aidant, Melbourne perdit de sa vigueur démographique et fut à nouveau dépassée par Sydney au début du XXème siècle. Lors de la création de la fédération d’Australie, la rivalité entre les deux villes étaient alors telle qu’aucune des 2 ne voulu céder à l’autre le privilège d’être la capitale (cf. post sur Canberra). Melbourne se targue encore d’avoir été la première capitale (provisoire) du pays, mais la situation géographique de Canberra fait que les décisions sont aujourd’hui prises bien plus près de Sydney. De même, Melbourne s’est longtemps vanté d’avoir accueilli les Jeux Olympiques dès 1956, mais la réussite des Jeux de Sydney en 2000 a depuis également privé la ville de cet argument.

Alors en quoi Melbourne est-elle n°1 aujourd’hui? Tout d’abord, la ville est encore à la pointe en ce qui concerne l’industrie minière. Le « gold rush » est de l’histoire ancienne, mais c’est encore à Melbourne que sont domiciliées les 2 géants mondiaux des mines que sont les Anglo-Australiens BHP-Billiton et Rio Tinto, qui contrôlent une part substantielle de l’activité minière en Australie et dans le monde. En outre, à côté de cette activité rustre et polluante, Melbourne a conservé de la fin de son XIXème siècle un côté très fashion et sociable. Contrairement à Sydney, la ville regorge de petits cafés, bars et restaurants, et réussit le tour de force de faire coexister une mentalité raffinée à l’européenne et une énergie digne des grandes villes asiatiques. Enfin, Melbourne se vante à raison d’être l’une des villes les plus sportives du monde. D’une part, ses habitants sont fous de sport, comme le montre les hordes de surfeurs qui se ruent tous les week-ends dans leur mini-vans à la recherche des bonnes vagues. Ensuite, comme un peu partout en Australie, les sports d’équipe (cricket, football australien, rugby à XIII ou à XV) sont pratiqués assidument, et les salles de gym sont prises d’assaut tout au long de l’année. Cependant, Melbourne est surtout hors norme au niveau des évènements sportifs qui y sont organisés. Profitant de l’été austral, Melbourne et sa région sont le théâtre en début d’année d’un nombre incalculable de tournois, courses automobiles ou test-matchs de grande ampleur. Ainsi, on peut citer pêle-mêle l’Open d’Australie (l’un des 4 tournois du grand chelem de tennis), le Grand Prix d’Australie de Formule 1, le Grand Prix d’Australie de Moto, le test-match de cricket du « boxing day », etc. Une vraie déferlante d’évènements faisant de Melbourne quelques mois par an la capitale mondiale du sport.

J’arrive donc à Melbourne plein d’envie de confronter tous ces préjugés à la réalité.

En arrivant sur le périphérique, la partie sur le sport se confirme immédiatement: avant même d’arriver à l’hôtel, j’aperçois la « Rod Laver Arena », hôte de l’Open d’Australie, puis le Melbourne Cricket Ground, le plus grand stade de l’hémisphère sud (un stade de cricket de 100 000 places!). Le soir, visite du centre ville à pied avec Thui, une Vietnamo-Américaine rencontrée dans le bus. Première impression, la quantité de cafés et restaurants entassés les uns sur les autres dans des petites rues donne effectivement une atmosphère très européenne. Même les centres commerciaux ont l’air à la fois plus anciens et plus raffiné, et l’atmosphère dans les rues est clairement un peu plus chaleureuse qu’à Sydney. Autre remarques: le Lonely Planet semble avoir un faible pour les rues remplies de tags « artistiques » (la promenade conseillée dans le guide nous a fait passer par au moins 4 rues comme ça!), et le chinatown est immense et bouillonnant d’activité. Le lendemain, visite de la ville par les trams gratuits. Melbourne est connue pour être « la ville des 4 saisons en une seule journée » tellement son climat est instable, mais je n’y ai vu qu’un grand soleil. Après être passé par le quartier italien (très italien), nous nous sommes arrêtés au marché central, qui s’est révélé être moins une arnaque que prévu. J’y ai même acheté quelques trucs, ce qui pour moi est loin d’être anodin! En revanche, l’étape d’après (les docks rénovés) s’est révélée moins sympa que prévu. Moi qui suis toujours aimanté par les quais des ports et les gros bateaux, je me suis rapidement ennuyé sur une « promenade » qui n’avait rien de vraiment charmant. Heureusement, nous avons fini la ballade dans le grand parc à l’est de la ville, puis le long de la rivière Yarra (dont l’eau est vraiment jaune), ce qui nous a fait finir sur une bonne impression.

Alors, Melbourne ou Sydney? Bonne question, que je ne me risquerai pas à trancher clairement ici, par peur de me faire poursuivre toute l’année prochaine par les Australiens que j’aurai offensé. En plus de cela, il est difficile de se faire une idée en si peu de temps (3 jours à Sydney et même pas 2 à Melbourne), et je suis forcément un peu enclin à aimer ce que je n’ai pas à disposition à Paris. Ainsi, j’ai vraiment aimé Sydney, ses grandes plages de surf et son côté très nouveau monde. On se sent bien sur dans une ville occidentale, mais avec des caractéristiques propres et souvent séduisantes. D’ailleurs, le guide qui nous a amené d’une ville à l’autre nous a expliqué que pour lui Melbourne était une ville fantastique à visiter, mais que Sydney était une ville où l’on vivait mieux. Étonnamment, je dirais plutôt l’inverse. Melbourne, avec son côté plus européen, est un peu moins exotique pour nous à visiter, mais ses habitants semblent plus sociables et un peu moins superficielle. Sydney, de son côté, a des atouts immenses (plage, climat, architecture, etc.), mais après quelques temps un européen pourrait bien avoir envie de retrouver quelque chose de plus authentique.

Enfin, pour renvoyer les deux villes dos à dos, je dirai qu’elles se ressemblent en fait beaucoup. Beaucoup plus en tous cas que ce que leurs habitants veulent bien admettre! Ainsi, à Melbourne on ne se sent pas vraiment en Europe, mais plutôt en Australie avec des petites enclaves européennes ici et là. Les gratte-ciels des deux villes se ressemblent (comme partout), tout comme la plupart des rues. Au de là de ça, Sydney et Melbourne manquent de culture et d’histoire ancienne, mais compensent par une énergie vitale débordante (sport, etc.), qui a disparu d’Europe depuis longtemps. Bref, ce sont des villes Australiennes, magnifiques, dynamiques, et en perpétuelle mutation. Des villes de l’autre bout du monde qui font rêver…

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