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5.1 – Malaisie – Malacca & Kuala Lumpur
This is my site Written by admin on 2 décembre 2010 – 2 h 13 min

En passant 10 jours en Malaisie et à Bali, j’ai eu l’impression de faire un break dans mon voyage et de prendre des vacances. Cette pause m’a d’ailleurs fait un bien fou! Nous sommes arrivés à Kuala Lumpur, puis direction Malacca, petite ville du sud ouest de la péninsule malaise. C’est ici que, bien avant l’essor de Singapour, les marchands Chinois et Indiens se retrouvaient (à mi-chemin entre les deux pays par la mer) pour se ravitailler ou pour faire du commerce. La ville, autrefois l’une des plus puissantes de la région, s’est depuis assoupie, et est du coup devenue un coin agréable pour se ressourcer. En revanche, il suffit de prendre un peu de hauteur pour voir que l’endroit conserve un caractère central. En regardant bien, on peut ainsi apercevoir les côtes de l’Indonésie qui se détachent au loin, ainsi qu’une nuée de super tankers qui sillonnent le détroit. Ce fameux détroit de Malacca, qui fait régulièrement la une des journaux pour ses attaques de pirates des temps modernes. On n’échappe pas aux lois de la géographie comme ça!

De notre côté, par contre, Malacca était une destination parfaite pour échapper à l’agitation des capitales, et les balades le long de la rivière par 28° en plein mois de novembre étaient vraiment agréables. En plus de ça, nous sous sommes fait manger les pieds (enfin, les peaux mortes) par une multitude de petits poissons voraces dans un « fish spa », ce qui est à mi-chemin entre les chatouilles gentilles et les morsures caractérisées!

Après une semaine à Bali (voir post 6 – Bali), retour en Malaisie. Cette fois, nous sommes restés à Kuala Lumpur et avons pu visiter la ville que tout le monde ici appelle KL. Le matin, direction la place de l’indépendance, et son drapeau géant, perché à près de 100m de haut. Par la suite, nous avons pris un taxi pour rejoindre la tour « Menara KL », et nous sommes tombés sur un chauffeur un peu particulier. Ancien commissaire de police, celui-ci nous a littéralement inondé de paroles, tant sur KL que sur la Malaisie ou sur les relations avec Singapour. Une vraie pépite. Une fois arrivé en haut de la tour, nous avons pu contempler la ville, et le développement de ce pays sorti de la jungle en si peu de temps. En effet, la ville n’a été fondée qu’en 1857 par un groupe de prospecteurs Chinois à la recherche d’étain, sur un site qui se trouvait alors en plein milieu de la jungle.

Cet épisode est un petit condensé de la Malaisie. Tout d’abord, les Chinois ont une place très importante dans le pays, et représentent encore près de 25% de la population, tandis que les Malais en représentent 65% et les Indiens (principalement des Tamouls) 10%. En surface, tout se passe bien entre les communautés, mais les tensions sont là aussi palpables dès que l’on creuse un peu. Les Chinois sont comme partout de redoutables commerçants, et ont dès lors un poids très important dans l’économie. En retour, le gouvernement a lancé un programme de discrimination positive pour les Malais (la majorité!), faisant de facto des Chinois et Indiens des citoyens de seconde zone. De même, le durcissement de l’application de la Charia dans la période récente, et les violences contre les minorités religieuses alourdissent le climat entre les différentes communautés.

La Malaisie est également un pays neuf. Ayant conquis son indépendance entre 1948 et 1963, la Malaisie actuelle a à peine 50 ans, et sa capitale n’existait même pas lorsque Napoléon III a pris le pouvoir en France. De même, la population y est très jeune: depuis l’indépendance celle-ci a été multipliée par plus de 3, passant d’environ 9 millions d’habitants à près de 29 millions aujourd’hui, dont 35% de moins de 14 ans. Enfin, les ressources naturelles tiennent une place prépondérante dans le fonctionnement du pays. Principalement constitué de jungle (encore aujourd’hui), la Malaisie a ainsi basé son développement initial sur l’exportation d’huile de palme (au détriment des forêts primaires) et de minerais (étain, mais aussi bauxite, etc.).

Pourtant, la Malaisie a également su diversifier en partie son économie, et l’un des secteurs les plus florissant est désormais l’assemblage de produits électroniques, une industrie ayant pris le relais de celle de Singapour lorsque les coûts salariaux y sont devenus prohibitifs. Cependant, le pays n’aurait pu se développer aussi vite sans la présence de pétrole le long de ses côtes. La compagnie pétrolière nationale, Petronas, est ainsi connue pour ses tours de 452m de haut que nous avons visité après la Menara KL, et qui ont un temps été les plus hautes du monde. (cf. photo). Mais Petronas c’est surtout 66 millions de dollars de chiffre d’affaire – autant que Microsoft – et une contribution à hauteur de 1/3 du budget annuel du gouvernement malaisien. Un état dans l’état qui permet toutes les folies, dont cet ensemble mégalomaniaque de bureaux, jardins, et malls dignes de Dubaï. Et dont la photographie est vraiment une tâche ardue tellement les tours sont hautes!

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