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3.2 – Inde – Chennai & Pondicherry
This is my site Written by admin on 28 octobre 2010 – 14 h 09 min

 

Je suis arrivé à Delhi à 2h du matin. Mon vol pour Chennai étant prévu à 8h, j’ai donc passé la nuit dans l’aéroport. Ma longue expérience de nuit blanche à KPMG m’a ainsi été particulièrement utile… A côté de cela, j’étais heureux de retrouver les mêmes sensations que lors de ma première venue en Inde. La chaleur moite même en pleine nuit, les sons, le regard des gens, et l’odeur. Cette odeur indescriptible qui flotte dès que l’on quitte le terminal ultra moderne pour s’enfoncer dans cette Inde si différente. Le trafic automobile aussi… Ayant du changer de terminal, j’ai passé 15mn dans un bus qui a pris le périphérique de l’aéroport. Eh bien, même à 3h du matin, il y avait presque des embouteillages! Tout ce que j’avais découvert de l’Inde du Nord (Delhi, Rajastan, Uttar Pradesh) remontait à la surface, et j’étais impatient de découvrir les similitudes et les différences avec l’Inde du Sud.
A mon arrivée à Chennai, je retrouvai Naveen, le guide envoyé par des amis de mon père pour s’occuper de moi. Chennai est sans doute un nom qui ne vous dit rien, et c’est assez normal. Jusqu’en 2006, la ville s’appelait Madras, un nom plus vieux et plus connu. Le changement de nom a été effectué par les politiciens locaux, suivant en cela une mode récente tendant à supprimer les noms donnés par les Britanniques. Bombay est ainsi devenu Mumbai, Calcutta est devenu Kolkata, Bangalore est devenu Bengaluru, Pondicherry est devenu Puducherry, etc. Tout ceci est d’autant plus compliqué que les locaux eux-même emploient encore souvent (mais pas systématiquement) les anciens noms…

Le premier jour, Naveen m’a fait visiter Chennai. Vu le manque de sommeil je n’étais pas vraiment au top, mais j’ai pu découvrir une ville assez différente de ce à quoi je m’attendais. Certes, vu de loin, tous les endroits se ressemblent en Inde. Par rapport à l’Europe, tout semble sale, chaud, densément peuplé, et incroyablement désorganisé. Pourtant, dès que l’on y fait attention, les différences sautent aux yeux. Les Indiens eux même font une grande différence entre l’Inde du Sud et l’Inde du Nord. Les langues sont différentes (Hindi et langues indo-européennes au nord, Tamoul et langues dravidiennes au sud), la nourriture est présentée séparément dans les restaurants, et les habitants se revendiquent de culture différente. A cela s’ajoute, comme partout, les différences entre petites villes, grandes villes et campagne. Et Chennai fait clairement partie des grandes villes. Avec près de 7 millions d’habitants, c’est la quatrième agglomération du pays (après Delhi, Bombay, et Calcutta), et l’une des villes qui se développent le plus vite. D’ailleurs, la ville ne semble pas si sale, le trafic est moins paralysé qu’ailleurs, et les temples sont bien entretenus. J’en visite un, et je me fais poser sur le front le fameux point orange. Celui-ci permet à tous de vérifier que son voisin est bien allé faire ses offrandes aux dieux dans la journée… A l’intérieur, la dévotion des Indiens est sans limite. Ils joignent les mains, font des courbettes, tournent sur eux même, se jettent par terre, etc. Les prêtres sont révérés comme des demi-dieux, et les étagères remplies de figurines spirituelles clignotantes s’élèvent jusqu’à 4m de hauteur.

Le lendemain, visite des bureaux des amis de mon père, suivie de la visite d’un champs agricole. En quelque sorte, c’est ma première rencontre directe avec la « Shining India », cette classe supérieure qui se développe à toute vitesse. Et effectivement, ce n’est pas le même monde. Les bureaux sont flambant neufs, et le matériel est dernier cri. Mais cela reste l’Inde, et je suis accueilli (pour une fois rasé et bien habillé) par une cérémonie de bienvenue, avec remise de couronne de fleurs et baptême à l’eau aromatisée. La visite du champs, me donne également l’occasion de visiter l’Inde « rurale ». Installé entre cocotiers et manguiers, le chef de famille habitant sur le terrain m’ouvre une noix de coco à la machette pour que j’en déguste le lait tout frais. Le champs semble loin de tout, mais à la vitesse à laquelle la ville s’agrandit vers le sud, il sera bientôt dans les faubourgs de la ville. En effet, les « IT parks » et autres immeubles de verre et d’acier semblent pousser comme des champignons, certains ayant même une architecture avant-gardiste.

Le soir, dîner avec une fille également admise à l’INSEAD. En attendant ses amis (qui ont une heure de retard – les Indiens sont pires que les Italiens), je m’assied avec les garçons pour regarder un match de Manchester United. Apparemment, si les Indiens adorent jouer au cricket, lorsqu’il s’agit de regarder du sport à la télé, le foot – et surtout le championnat anglais – est plus populaire. Vers 21h, départ pour une soirée, ou plutôt LA soirée de mon séjour en Inde. Il faut dire que si les Indiens ont des fêtes religieuses un peu toute l’année (plus de 25 par an!), ce soir là avait lieu la 2ème fête la plus importante de l’année. La soirée avait lieu dans un club privé très branché, et empruntait un style de danse du Gujarat, un état au nord de Bombay. N’étant pas trop fan des danses folkloriques, j’avais un peu d’appréhension en arrivant, mais je suis tout de suite rentré dans le jeu. La musique était très sympa, sorte de pop indienne avec un rythme très rapide. La seule concession à la tradition était les bâtons du Gujarat. Chaque personne en avait 2, mesurant à peu près 40cm de long, et ils s’entrechoquaient au rythme des batteries, ou servaient à faire des chorégraphie avec ses voisins. Bon enfant, et très marrant. Étant le seul étranger présent, et l’un des rares hommes à danser (les garçons étaient restés regarder la fin du match), je détonnais complètement dans le paysage. Je suis d’ailleurs vite devenu la coqueluche du maître de cérémonie, qui venait souvent délirer au micro à côté de moi. Bref, une soirée mémorable!

Le lendemain, visite de Pondicherry, cet ancien comptoir français au sud de Chennai. Les Indiens semblent très fiers de ce qu’ils appellent « un petit bout de France en Inde ». Combien de fois ai-je entendu « Alors Basile, à Pondicherry on se croit en France, n’est ce pas? ». Euh non, pas du tout. A Pondicherry on se croit en Inde, si ce n’est que certaines rues ont un deuxième nom en français, que quelques maisons ont des murs blancs et… que la ville est plus propre que partout ailleurs en Inde! Les Indiens appellent ça « Pondicherry, ville immaculée », et j’avoue que c’est sympa pour une fois d’associer les Français et la propreté :-). Sinon, à Pondicherry, la seule différence notable avec Chennai est que l’ont trouve des boutiques vendant de l’alcool partout. En effet, la ville est un territoire autonome de l’Union Indienne, juridiquement séparé du Tamil Nadu, un peu comme Andorre et la France. Du coup, les taxes sur l’alcool (extrêmement élevée en Inde) y sont beaucoup plus basses, engendrant des trafics à grande échelle vers le reste du Tamil Nadu où se trouve Chennai. Ah, ces Français…

Après cet intermède culturel, il me tarde de partir découvrir l’Inde avant-gardiste. Direction donc la capitale du high-tech, Bangalore!

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4 Responses »

  1. trop bien décrit l’arrivée sur l’Inde, les odeurs indescriptibles, l’ambiance, les sons… je me souviens de tout en te lisant….trop beau, trop irréel et dépayasant !

  2. pour la soirée, j’ignorais que tu n’étais pas resté devant le match ! petit canaillou ! mais à Pondichérry, il y a bien des platanes, non ?

  3. Je n’ai qu’une envie, c’est prendre l’avion 2 jours en avance ! On arrive à Bombay dans quelques jours. Quel dommage de ne pas avoir réussi à se croiser…
    En tout cas, ce récit est admirable, on s’y croit… et surtout quelle chance d’avoir pu, dans une certaine mesure, décrouvir la vraie inde…

  4. Je n’avais pas réalisé que toutes les villes d’inde etaient en train de changer de noms, je pensais juste qu’il y avait des traductions, comme en chine. Sinon u m’as bien faite rire avec tes danses de batons en boite! je visualise tout à fait!

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